Contexte

Le site se situ à l’Est de Paris dans la ville de Montreuil (93100) plus précisément dans le quartier des Murs-à-Pêches. La parcelle historique agricole des Murs à Pêches est d’une superficie de 7 094 m2.

Localisation

Historique

La technique des « Murs à Pêches », existe depuis le XVIIème siècle, ces pêches furent destinées au roi de France et à sa Reine. Les carrières de Montreuil permettaient l’exploitation de plâtre. Grâce à cela, l’élévation de murs recouverts de plâtre fût créée servant de support pour le palissage d’arbustes. Avec cette texture, ces murs peuvent conserver la chaleur la journée et la redistribue le soir, cela a admis la plantation d’arbustes fruitiers méditerranéens le long du mur, notamment les pêchers (Prunus persica).

La production à Montreuil connut son paroxysme fin XIXème siècle en comptant plus de 17 millions de pêches par an et plus de 300 km de murs à pêches, cette fois-ci elles étaient destinées au peuple et à faire du commerce. Durant le XIXème siècle, l’industrialisation a modifié le sol à cause des métaux lourds, grande pollution des terres des murs à pêches. Cela a entraîné une pratique agricole différente dû au sol hautement pollué. Au fur et à mesure, l’horticulture de Montreuil en est réduite qu’à des associations.

À l’heure d’aujourd’hui, les parcelles des murs à pêches sont soit des friches parfois même abandonnées, soit des campements soit servent de décharges illégales.

Le projet Parisculteurs 3

Le projet «  Murs à Fleurs – Petite Couronne », lauréat de «  Parisculteurs 3  » est un dessein d’agriculture urbaine dans les Murs à Pêches porté par S. Jankowski s’inscrit dans ces volontés de développer la place de la nature en ville, à créer du lien social,  de l’emploi et à sensibiliser au bien-manger. Il n’y a pas de modèles urbains mais des sources d’inspirations. L’intelligence urbaine de chaque ville s’inscrit dans une démarche qui lui est particulière. Dans un monde qui s’urbanise de plus en plus vite, le dérèglement climatique s’accélère, la biodiversité s’érode, les ressources naturelles se tarissent. Cette pression sans précédent doit nous amener à un sursaut collectif pour nous astreindre à une nécessaire sobriété, consommer moins, mieux et limiter notre impact sur les territoires environnants. Aujourd’hui les pariculteurs quittent les limites de la capitale et il nous est proposé de travailler en collaboration sur cette valorisation du patrimoine.

• Quel est l’impact local du changement climatique et quelle mobilisation des intelligences (BTP, urbanisme, agronomie). Comment nos pratiques et nos enseignements en sont-ils modifiés ?

• Identifier les partenaires locaux : ville de Montreuil

– Un cabinet d’architectes : cigue – Une association pour valoriser les Murs à pêches : Les pierres de Montreuil

– Une association d’insertion : Ladomifa

– Une école horticole : lycée d’horticulture + greta Mt 93.

– Une entreprise : les marmites volantes.

– La ville : gestion et évaluation des risques en ferme urbaine (Projet REFUGE / sols pollués en partenariat avec Agroparistech)

• Identifier et comprendre leurs implications, les intérêts et les apports de telles collaborations. (Échelle du local, rayonnement, impact etc.)

• Identifier, observer, analyser, comparer les dispositifs de développement urbain non destructeur, voire protecteur des écosystèmes naturels.

• Mettre en perspective les créations contemporaines ou issues du passé, appartenant au patrimoine mondial ou de proximité. Mettre en relation des réalisations appartenant à des civilisations différentes, donner des clefs de lecture du monde et fonde la compréhension d’un savoir « vivre en société », actuel et responsable).

Parisculteurs, que cela signifie-t-il ?

Depuis 2016, Paris a décidé de lancer un concours afin de végétaliser la capitale, cela engage les agriculteurs à réfléchir et à trouver des solutions pour réussir à naturaliser 100 hectares de bâti en 2020. Avec l’accroissement de la capitale vers ses banlieues (le Grand Paris) cela ne se limite pas qu’à Paris mais aussi vers la petite couronne.

Cet appel va permettre d’augmenter les espaces verts dans la ville, faire naître des « agriculteurs urbains », sensibiliser les habitants à la nature, à la nourriture saine et à créer des liens sociaux entre les personnes.

Les engagements de Paris sont les suivants :
– Lutter contre l’érosion de la biodiversité en instaurant de l’agriculture dans la ville.
– Créer de l’emploi (pour la rénovation, l’embauche de jardiniers constant sur le site, les personnes in situ pour s’occuper des ventes, les différentes postures sociales avec leurs partenaires, …)
– Développer la trame verte,
– Créer des circuits courts de proximité afin de limiter les gaz à effet de serre.

Le but premier de ce dispositif est de végétaliser le plus possible la ville de Paris que ce soit sur les terrasses, les toits, les pieds d’immeubles. Parisculteurs 3 signifie que ce concours touche également les banlieues, et notamment, « les Murs à Pêches » de Montreuil qui fait partie des 21 lauréats retenus.

Reformulation du cahier des charges des clientes

Les demandes :

– Redonner vie à la parcelle en friche en une exploitation de fleurs coupées pour commercialiser des bouquets « de proximité » en prenant en compte les valeurs de la permaculture,

– Aménagement d’une zone de 700 m² au Nord – Est du terrain,

– Valoriser l’écologie et la biodiversité,

– Production de fleurs coupées en respectant la nature avec le meilleur rendement possible,

– Rentabilité, efficacité et économie de moyen,

– Accueillir du public : promenade, pédagogie, coin pique-nique, …

– Aménagement d’un cheminement où le public pourra sélectionner ses plantes,

– Création d’un atelier pour l’élaboration de bouquets et de vente,

– Évènementiel : mariage, anniversaire, …

– Création d’un patio,

– Favoriser les relations humaines,

– Devoir de mémoire,

Plans d’agencement

Diagnostic du site

Accessibilité du lieu :

Le lieu est situé au 25 rue des Jardins Dufour dans une zone urbaine, l’accès est limité pour les véhicules puisque les places de parking sont moindre, l’entrée principale de la parcelle est assez discrète car peu définie. Accessible via les lignes de bus (le 121 et le 102) sur les arrêts Edouard Branly, Nouvelle France et Collège Césaria Evora.

Ces alentours :

Le terrain se retrouve à la médiane de deux zones urbaines distincts. À l’Ouest et au Nord une zone dynamique (avec le collège Césaria Evora bâti en 2014, un secteur pavillonnaire et le centre de formation B and B Performance) puis à l’Est et au Sud une zone plus « délaissée » avec peu d’aménagement (présence d’une air de jeux pour enfants) et majoritairement composé de terres en friches occupé par des personnes du voyages.

Les différentes zones d’activités

Délimitation de l’espace :

Les délimitations du terrain en friche sont diverses, présence de palissades en bois toutes neuves côté Ouest, de grillages rigide brise vue en bon état côté Nord et Sud), d’un mur à pêche en ruine recouvert de végétation côté Est. Cela donne du contraste d’une part par les clôtures relativement neuve apportant de la modernité puis de l’autre part des limites où l’on s’imagine qu’elles sont là à cause de la végétation anarchique qui s’y trouve. Une fois in situ nous pouvons constater qu’il est difficile de pouvoir voir et entendre ce qu’il se passe en dehors du terrain à cause de la végétation et des murs qui font barrage. Cela nous créé une atmosphère qui procure une certaine sensation d’intimité, de bien-être comme si nous étions dans un monde caché coupé de tout.

Les limites

État général des lieux :

Pendant un certain temps le lieu a été l’abandon et a servi de décharge illégale encombré de déchets enfouis sous terre ou bien en surface. Mais également des débris pouvant être dangereux pour les visiteurs comme des morceaux de verres, des métaux, des tas de gravats (dans ces amas là se trouvent des murs à pêches), … La plupart des ruines historique sont recouvertes de plantes invasives (Rubus sp, Hedera helix, Clematis vitalba, Buddleja davidii) qui vont permettre leur maintien. Les plantations à l’heure actuelle sont impraticable à cause du tapis végétal qui s’y trouve.

Les déchets

État des murs

Analyse du sol :

Grande pollution des sols avec la présence de métaux lourds (taux très élever de mercure, de cadmium, de zinc, de nickel, de plomb et de cuivre mais aussi une forte présence d’arsenic) rendant la culture de produit consommable en pleine terre impensable. Par conséquent, la production de fleurs est tout à fait praticable, sachant que la volonté des nos clientes est de cultiver sans avoir recours aux pesticides mais plutôt d’utiliser la phytoremédiation du sol (procédé de dépollution des sols, d’assainissement de l’air dans le sols et des eaux usées via des champignons, des algues…). En revanche, la qualité de la terre est propice pour la plantation de fleurs puisqu’il y a une forte présence  d’humus formant du mull (humus = résultat de la décomposition de la matière-organique ou bien du compost qui va permettre d’enrichir le sol de micro-organisme propice à l’absorption des nutriments pour les végétaux. Mull = type d’humus caractéristiques d’une forte activité biologique du sol, la matière organique ne s’accumule pas ou peu en surface, elle est directement humifiée et incorporée dans le complexes organo- minéraux).

Présentation de mes deux axes d’approches distinctes

Suite à la reformulation du cahier des charges et aux nombreux éléments du diagnostic, j’ai élaboré deux programmes singuliers (la première démarche mettant en exergue une circulation et la seconde démarche faisant valoir les végétaux). Veuillez trouver ci-joint mes deux scénarios apportées à ces différentes contraintes et répondant à la demande du cahier des charges :

Conclusion

Grâce à cette expérimentation, j’ai pu effectuer de la gestion et de l’exploitation des différentes contraintes du site et du contextes environnemental direct. Echanger avec les clientes, transformer de l’existant gênant en un aménagement plaisant et cela à consolidé mon esprit analytique et mon imagination.